« Comment peut-on établir un dialogue avec un régime (la France) qui soutient le terrorisme dans notre pays? », a déclaré le président syrien, Bachar al-Assad, dans un entretien à la chaîne de télévision française France 2 diffusé lundi soir.
« La France est devenue en quelque sorte un satellite de la politique américaine dans la région. Elle n’est pas indépendante, et n’a aucun poids, elle n’a plus aucune crédibilité », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les violences faites par son armée à ses opposants depuis l’insurrection débutée en mars 2011, M. al-Assad s’est défendu de toute exaction envers son peuple.
« Est-il possible d’avoir le soutien de son peuple alors qu’on est brutal avec lui ? », a-t-il lancé. « Il y a 23 millions de Syriens, comment peuvent-ils avoir peur d’une seule personne? Ça n’est pas réaliste! », a ajouté le président syrien.
Il s’est également défendu d’avoir utilisé des armes non conventionnelles contre l’opposition, affirmant n’avoir utilisé que « des armes conventionnelles » pour repousser cette insurrection. M.al-Assad a également rejeté l’idée largement partagée en Occident, selon laquelle il aurait favorisé l’émergence de l’organisation de l’Etat islamique (EI).
« L’EI a été créé en 2006 dans un Irak sous la supervision des Américains », a-t-il rappelé, expliquant simplement que « lorsqu’il y a le chaos dans un pays, il devient un terrain fertile pour le terrorisme ».
Enfin, pour ce qui est du dialogue entre les services de renseignements syrien et français, M. al-Assad a indiqué qu' »il y a des contacts mais il n’y a pas de coopération ».
Fin février, des députés français s’étaient rendus en Syrie pour rencontrer Bachar al-Assad. Ce voyage avait été condamné par François Hollande qui avait regretté « une rencontre entre des parlementaires français qui ne sont mandatés que par eux-mêmes et un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts ».
Selon Xinhua